L’été est arrivé. Les enfants sont en congé. Ils se tournent les pouces parce que Dame Nature n’est pas toujours collaboratrice et nous envoie… De la pluie. Et vous avez un problème : votre enfant passe trop de temps devant les écrans. Télé. Jeux. Ordinateurs. Tablettes. Vous perdez espoir. L’été s’annonce mal.
C’est le moment de sortir ce qu’il faut pour bricoler. Allez… Courage! Ne prenez pas pour acquis qu’il n’aimera pas. OBLIGEZ-LE! Sortez la colle, les ciseaux, le papier construction, des cartons blancs, des marqueurs colorés, bref, tout ce que vous avez sous la main et qui tient compte, bien entendu des capacités et limites de votre enfant. Autrement dit, pas de Sharpies permanents pour un enfant préscolaire… Meubles, déco et parties du corps obligent.
Puis, lancez un thème : « Une activité que je veux absolument faire pendant mes vacances », tiens! Et pourquoi pas avec la personne de leur choix, un oncle, un cousin, un voisin, un ami. Et demandez-lui de le faire en format carte postale. Votre enfant pourra ensuite le poster à son contact!
Puis, quittez la pièce. Oui, quittez la pièce car sinon, votre enfant récalcitrant vous manipulera. « Ah, j’ai pas envie. J’ai pas le goût. Ça ne me tente pas! Eurk. Je déteste bricoler! MAMANNNNNN! Papa, steplait… (i.e. s’il te plait en langage kid)… » Vous comprenez? Ça, vous ne voulez pas. Sinon, l’été sera loooong. Comprenez : si vous êtes dans la pièce, vous lui offrez un public qu’il pourrait ne pas désirer. Il sera d’abord en réaction à vous avant d’être en contact avec son oeuvre. Rappelez-vous, vous voulez les distraire pour avoir du temps pour vous et qu’eux aient du temps pour eux. Donc, de grâce, quittez la pièce. (Bon. OK. Si votre enfant est vraiment jeune et que vous devez superviser, restez en périphérie et vaquez à vos occupations tout en jetant un oeil.) À tout le moins, restez ferme sur votre position. « JE. VEUX. UN. BRICOLAGE! » Non négociable.)
Certains enfants, au contraire, voudront un public. Merveilleux alors! Jouez votre rôle de parent, du moins pour cette première fois, et restez. Et faites-le vous aussi! Pourquoi pas? Dessinez-vous buvant une coupe de vin avec une copine et envoyez-lui? Mieux encore : dessinez-vous en train de dessiner avec votre enfant et… Postez-le lui. Coup de coeur assuré!
Et à partir de là, je vous fais une promesse.
Au bout de quelques soupirs d’exaspération, de bouderies et je ne sais plus quoi, votre progéniture se mettra à l’ouvrage. Et, curieusement, une magie s’opérera. Pendant un moment, peut-être bref ou peut-être plus long, selon les personnalités, il y aura du silence, de la concentration et, en bout de ligne, du plaisir. Car créer fait du bien. Car ça sort de nous. C’est un élan naturel qui jaillit DE NOUS. Avec des lignes, de la couleur, des formes, des intentions. Inévitablement, donc, ne serait-ce que pour quelques secondes, il y aura une étincelle de bonheur, un collaboration entre le coeur, le cerveau et la main. Et devant lui, votre enfant créera quelque chose d’unique que personne d’autre n’aurait fait de la même façon. Votre trésor sera en contact intime avec lui-même.
Et lorsque ce sera terminé, VALORISEZ! Le réalisme et/ou l’esthétisme de l’oeuvre finale NE COMPTENT PAS. Ce qui compte, c’est l’INTENTION. Pas le résultat. L’INTENTION. Votre enfant pendant un moment « X » aura créé et aura été paisiblement en contact avec lui-même, occupé à autre chose qu’un écran.
Et contrairement à tout temps écran que vous cherchez à restreindre pour limiter les dégâts, le temps brico, lui, n’a pas de limites. Selon le psychologue, Carl R. Rogers, : « La créativité attend qu’apparaissent des conditions favorables qui amèneront sa délivrance et son expression ». Alors allez-y, abusez et amusez-vous! Et, surtout, à vos marques, traits… BRICOLEZ!
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